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UNE HISTOIRE DE VENT

Joris Ivens et Marceline Loridan Ivens
Dans le cadre de MADE IN CHINA

La Parcheminerie / Rennes

Assis sur une chaise, au sommet d'une dune, en plein désert, un très vieil homme attend, tandis qu'un petit garçon s'envole pour la Chine sur un avion de sa fabrication. Le vieillard a décidé qu'il était temps pour lui de filmer l'infilmable, le vent, et de fixer sur la pellicule le secret du souffle, cherché toute sa vie. Nulle terre plus que la Chine ne lui semble pouvoir tenir cette promesse muette. Mais le cinéaste est vieux. À force d'attendre sous le soleil, il est victime d'un malaise. À peine sorti de l'hôpital, il reprend sa quête. Son équipe technique rechigne à le suivre. Quel est donc ce projet fou ? Mais le vieillard s'obstine. une vieille femme échange contre deux ventilateurs un diagramme magique, susceptible de faire se lever les vents...

 

Voir ce film avec nos yeux d'aujourd'hui, c’est constater qu’il garde des moments magiques, alors que certaines séquences ont moins bien résisté au temps. "Une histoire de vent" garde néanmoins une valeur iconique. Valeur probablement sublimée par la figure même de Ivens, mais aussi par les différentes strates du film : celle d’un cinéma qui emprunte à la fiction comme au documentaire, celle d’un autoportrait où le réalisateur intègre le processus de fabrication du film au film lui-même. Il mêle l'éloge de la Chine éternelle (au risque d’être parfois dans la carte postale) à la critique d’une Chine où tout s’achète, une Chine qui s’était déjà ouverte au marché. Finalement pour développer une métaphore qui tient lieu de scénario : la recherche de l’air, du vent, du souffle de vie.

Jean-Marie Barbe / coordinateur éditorial de Tënk

Pays : 
France, Pays-Bas
Année : 
1988
Durée : 
80min
Production : 
Capi Films, La Sept